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Au bord du gouffre, que risque l’OL ?

Par Léo Tourbe
5 minutes

Battu par Lens ce dimanche (1-2), l’OL a peut-être dit adieu à la Ligue des champions. Une déception sportive pour un club qui ne l’a plus disputée depuis cinq ans, mais surtout un coup dur qui met Lyon dans une situation économique très compliquée. Voilà un point sur la situation des Gones.

Au bord du gouffre, que risque l’OL ?

Le déluge qui s’abattait sur Décines-Charpieu ce dimanche lors de la défaite de l’OL face à Lens (1-2) est sans doute le meilleur résumé possible de la situation du club rhodanien, tout simplement en train de couler. Après une grosse période de turbulences fin 2024-début 2025, entre la rétrogradation en Ligue 2 prononcée à titre conservatoire par la DNCG et le licenciement de Pierre Sage, les Gones avaient gagné un peu de répit avec l’arrivée de Paulo Fonseca sur le banc. Rapidement interdit de zone technique, le technicien portugais avait tourné sa suspension en une force qui avait uni son groupe, selon ses propres dires. L’OL était alors revenu dans la course à la Ligue des champions, et pouvait prétendre à un très joli parcours en Ligue Europa. Mais depuis la défaite à Old Trafford au terme d’un scénario ubuesque, les Lyonnais n’y arrivent plus. Et ce n’est pas la victoire face aux faiblards Rennais qui a requinqué cet effectif.

La colère d’Ares

Battu par Saint-Étienne dans le derby, puis défait ce week-end par les Sang et Or – qui jouaient en vert –, l’OL pointe désormais à la 7e place, à quatre longueurs du podium. C’est écrit gros sur sa tête, mais Lyon va sans doute occuper la place du con. À deux journées de la fin, une qualification en Ligue des champions relèverait du miracle. Surtout que ses concurrents directs ne faiblissent pas en cette fin d’exercice. Cette crise sportive braque de nouveau les projecteurs sur les problèmes de gestion du club. Avant cette rencontre face aux Artésiens, les ambitions de C1 étaient davantage liées à une nécessité économique qu’à une quête de gloire, pour une institution qui ne s’est plus qualifiée pour la plus prestigieuses des compétitions depuis cinq ans. La Ligue des champions, Lyon et John Textor en ont effectivement besoin avant d’affronter la DNCG. Une participation en C1 serait un pansement sur une fracture ouverte, et louper le coche serait quasiment fatal à l’OL.

John Textor avait promis 175 millions d’euros d’entrée d’argent à la DNCG lors du passage cet hiver.

 

Sanctionné par la DNCG en décembre dernier, alors que le résultat d’Eagle Football (la maison mère de l’OL) était dans le rouge, John Textor avait promis cet hiver de renflouer les caisses d’ici la fin de la saison : qualification en Ligue des champions, ventes importantes de joueurs, vente de ses parts détenues dans le capital de Crystal Palace, et introduction à la Bourse de New York, afin de provoquer une levée de fonds (150 millions d’euros attendus). Tandis que la C1 s’éloigne, l’introduction en Bourse tarde, tout comme la vente de Crystal Palace. L’OL a tout de même dégraissé son effectif en janvier (60 millions d’euros), et Eagle a apporté un peu de cash (83 millions), pour rassurer le gendarme financier, devant qui Textor avait promis 175 millions d’entrées d’argent. Mais pendant qu’il s’attelle à plaire à la DNCG, le businessman américain voit sa dette grimper auprès du fonds d’investissement Ares, qui lui avait prêté 500 millions d’euros lors du rachat du club.

Un maintien possible

Avec des taux d’intérêt de 12 à 19% par an, le montant de sa dette augmente chaque année, ce qui commencerait à impatienter ce groupe financier aux reins solides, selon L’Équipe. Depuis qu’Ares a investi, l’évaluation de ses parts dans Eagle est passée à 73% (mars 2024), puis à 36% (fin 2024) et désormais à 32% de leur valeur initiale. Jusque-là, la présence de ce mastodonte faisait office de filet de sécurité pour Textor et pour le club. La possibilité qu’Ares prenne le contrôle de la galaxie Eagle, et donc du club, en rachetant les parts de l’Américain pour rembourser ce qu’il doit, existe. Mais il y a des bémols. Déjà, ce fonds n’a absolument pas vocation à gérer un club de foot. Et cette éventuelle prise de contrôle n’empêcherait pas forcément l’OL d’être envoyé en Ligue 2 par la DNCG. Cela l’empêcherait juste de couler tout court. Ce sont deux sujets qu’il faut absolument séparer, puisque le gendarme ne s’intéresse qu’à la solvabilité du club. Il y a trop d’inconnues (le temps que nécessite une telle opération, les conditions de cette reprise) pour que cela influe véritablement sur la décision de la DNCG.

À côté de ça, l’OL multiplie les casseroles et les créances : les licenciements de Pierre Sage et de Laurent Prud’homme (pas encore officiel) vont coûter quelques millions. Bruno Lage, ancien coach de Botafogo, réclame six millions d’euros à Textor, sous prétexte que l’Américain lui aurait promis un poste en Europe. L’UEFA, qui a mis son nez dans les comptes de l’OL, a également tiré la sonnette d’alarme alors que le club n’a pas transmis à temps auprès de la FFF le dossier pour s’inscrire dans les compétitions européennes. Début mars, le club avait également été épinglé par la FIFA et avait été interdit de recrutement dans les catégories jeunes pour avoir des retards de paiement concernant les indemnités de formation. Une sanction qui a de nouveau été appliquée le 2 mai par l’instance mondiale, mais l’OL a indiqué au site Olympique-et-Lyonnais que « tout est rentré dans l’ordre, ça a été réglé » et plaide que la fin de la sanction met juste un peu de temps à être effective.

Pour convaincre la DNCG, l’OL va devoir batailler. Le manque à gagner de l’absence de la Ligue des champions (au moins 50 millions) va peser lourd. Mais un des investisseurs d’Eagle pourrait remettre un billet pour combler le trou (à un taux faramineux) et éviter la descente du club, qui ne serait pas profitable dans un objectif de rentabilité. Et puis Botafogo, pour sa participation à la Coupe du monde des clubs, va prendre un joli cachet. Même s’il se sauve, l’OL va devoir vendre tous ses joueurs de valeur. Voir Malick Fofana, Rayan Cherki, Lucas Perri, ou n’importe quel joueur qui peut rapporter un peu de cash porter le maillot rhodanien la saison prochaine paraît utopique. Le mercato ne devrait se constituer que de paris et de bons coups. Ce scénario peu alléchant est presque ce qui pourrait arriver de mieux à court terme pour le club. À moins qu’une chute en Ligue 2 et la fin de l’histoire avec John Textor ne soient un mal pour un bien.

Lens fait tomber la grêle sur Lyon

Par Léo Tourbe

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